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Congo
  • 49'
  • Auteurs : Daniel Lainé, Frédéric Leguennec
  • 08-02-2014
  • Master : 2305

Congo, les prisonniers de la boue | France 5 | Les Routes de l'Impossible

Au moment de son indépendance, le Congo possédait un des meilleurs réseaux routiers d’Afrique Centrale. Aujourd’hui, à peine 2% des routes sont asphaltées. Le reste , ne sont que des pistes en terre, souvent impraticables en saison des pluies. Le Nord du Kivu est une des régions les plus riches d’Afrique et surtout le grenier du pays. Ici, tout pousse. Cette province fournit de la nourriture à tout le Congo. Pour l’acheminer dans le reste du pays, il n’y a que la route, la Nationale 4. Les denrées alimentaires partent de la ville de Goma pour rejoindre le port fluvial de Kisangani, à prés de 1200 kilomètres. De là, elles sont envoyées par bateau à Kinshasa, la capitale, et dans les autres provinces du pays. Cette route est un axe vital non seulement pour le pays, mais aussi pour les pays voisins, qui y font transiter leurs marchandises. Jadis, les camions faisaient le trajet en trois ou quatre jours. Mais maintenant, les trajets se sont considérablement allongés. Il leur faut entre deux et six semaines pour arriver à destination. Nous suivons Eric, un chauffeur chevronné d’une quarantaine d’années. Avec son camion et sa vingtaine de passagers, nous restons à peine trois jours avant qu’il soit pris dans un embouteillage hors norme. Au milieu de la forêt équatoriale, plus d’une centaine de camions paralysent la circulation. Ils sont bloqués par de la boue qui s’est peu à peu, transformée en glaise épaisse. Un camion de 30 tonnes a son côté droit enfoncé jusqu’aux essieux… Avec notre voiture tout terrain, nous réussissons à passer de l’autre côté de cette mare, laissant Eric attendre plus de trois jours que la route se débloque. En l’attendant, nous décidons de suivre la nationale 4 en direction de Kisangani. Pendant près de 60 kilomètres, sur la route, il n’y a qu’une succession de mini bus, de voitures et de camions en pannes ou pris dans la boue. Après la ville de Nia Nia, nous sommes de nouveau bloqué par un monstrueux bouchon. Plusieurs centaines de camions sont stationnés sur plus de deux kilomètres, devant une piscine de glaise recouvrant la piste. Cette fois, notre voiture tout terrain ne passe pas. Seules, des motos arrivent à poursuivre leur route. Les autres véhicules restent bloqués. Certain sont là depuis plus d’une semaine. Quand un camion réussis à s’extraire de la boue, d’autres tentent aussitôt de passer. Ils calent, s’enfoncent ou se renversent et la situation empire. Il y a ni eau, ni nourriture. Femmes, enfants, chauffeurs, ils sont près d’un millier à camper sur le bord de la piste. Ils se débrouillent comme ils peuvent pour survivre. Dans ce chaos généralisé, peu a peu, les gens s’organisent. Ils s’entraident et s’encouragent à surmonter cet enfer de chaleur et de boue… Pas très loin de là, un autre enfer. Il est provoqué par la ruée vers le nouvel eldorado du Kivu, les mines de coltan du Congo.. Depuis quelques mois, l’ « Or Gris » de Rubaya Massisi attire des milliers d’aventuriers sur une montagne pelée, balayée par les vents et la poussière. Pour quelques euros par jour, des hommes, mais aussi des enfants risquent leur vie pour extraire ce précieux minerai. Très rare, il coute deux a trois fois plus cher que l’or, mais surtout, il est indispensable à la haute technologie. Sans la sueur de ces mineurs de l’impossible, nous ne pourrions utiliser , ni nos téléphones portables, ni nos ordinateurs…


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