ENQUETE SUR LA CRISE EN PSYCHIATRIE | M6 | Zone Interdite

On les croise presque tous les jours. Ils peuvent être un voisin, un membre de la famille, un sans-abri du quartier, un simple passant. En France, 20 % des adultes, souffriraient d’un trouble mental, dont 15% d’une forme particulièrement sévère. Si tous ne sont pas des meurtriers en puissance, la Haute Autorité de Santé rappelle que les individus souffrant de troubles psychiques graves seraient 4 à 7 fois plus souvent auteurs de violences que les autres. Leur passage à l’acte représenterait même 2 à 5% des homicides.

Alors que faire de ceux que la société regarde comme des fous dangereux ? Leurs accès de folie sont-ils prévisibles ?  Qui intervient et que deviennent-ils après avoir commis un crime ? Faut-il les soigner ou les punir ? Souvent jugés pénalement irresponsables, ils se retrouvent enfermés dans des unités médicales psychiatriques, dans lesquelles personnels soignants et places manquent cruellement. Ils peuvent également être incarcérés et suivis par des professionnels au sein même des prisons. Qui décident de leur sortie ? Comment sont-ils accompagnés une fois leur liberté de mouvement retrouvée? Y a-t-il des moyens de les empêcher de nuire ?

Pour répondre à toutes ces questions, le pôle psychiatrique de Montfavet- Avignon a accepté de nous ouvrir les portes de tous les services où sont pris en charge les personnes souffrants de troubles dits sévères.

Unité pour malades difficiles de Montfavet, services psychiatriques de la prison de Tarascon, unités fermées de l’hôpital de Carpentras, unités mobiles de réinsertion et de suite de soins, nous pourrons suivre le travail et les patients de toutes ces équipes. Une autorisation rare, exceptionnelle !

A travers des affaires qui ont défrayé la chronique, comme à Marseille, celle d’Alban Gervaise, un père de famille, attaqué au couteau devant l’école de ses enfants par un « déséquilibré » transféré à l’UMD de Montfavet. Mais aussi des portraits de patients enfermés en unités psychiatriques ou en prison, le suivi du travail des personnels soignants et des professionnels de la justice, des témoignages des familles et des victimes, nous brosserons le portrait de la prise en charge de ces malades dangereux que la société voudrait voir définitivement enfermés, mais aussi celui de la psychiatrie d’aujourd’hui. Nous tenterons enfin de découvrir s’il y a des moyens d’empêcher les passages à l’actes et les récidives.