- 52'
- Auteurs : Charles Comiti, Julien Boluen
- 20-03-2022
- Master : 3174
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ENTRE EMANCIPATION ET TRADITIONS : AMOUR ET SEXE EN AFRIQUE DE L’OUEST | M6 | Enquête Exclusive
En Côte d’Ivoire, l’amour est un voyage fait de contrastes, entre grande liberté sexuelle, émancipation des femmes mais aussi tabous et persécutions. Jusqu’à présent, les hommes étaient les chefs d’orchestre des jeux de séduction… mais c’est au tour des jeunes ivoiriennes d’enchaîner les conquêtes. C’est le « mougoupan », c’est-à-dire consommer sans s’attacher, puis disparaître. C’est la spécialité de Madoca, jeune ivoirienne de 23 ans, une manière de revendiquer son indépendance,
Car dans cette partie de l’Afrique, la condition de la femme n’est pas toujours évidente. Nous avons suivi des militantes qui se battent contre « l’école de la vie ». Ces camps pour les jeunes filles de 13 ans où pendant deux semaines on leur apprend la soumission vis-à-vis de leur futur mari. Nous avons aussi rencontré des militants qui luttent contre les mariages forcés dans la République Démocratique du Congo voisine. Nous nous sommes rendus dans la zone la plus touchée par ce phénomène, une région où il n’est pas rare de croiser des jeunes filles de 12 à 16 ans, déjà mariées et enceintes.
En Côte d’Ivoire, on se marie pourtant de plus en plus à l’occidentale, comme James et Cynthia, en blanc, avec demoiselles et garçons d’honneur. Mais cela n’empêche pas la tradition de la dot. Il s’agit notamment pour le marié de remercier la famille de la mariée d’avoir bien élevé sa fille. Une compensation qui peut prendre la forme d’une forte somme d’argent, ou parfois dans les villages, juste d’une chèvre et d’un baril de bière. Dans le pays, la polygamie est officiellement interdite par la loi, mais reste néanmoins très pratiquée. Un casse-tête pour Alexis très amoureux… de ses deux femmes et qui doit jongler au quotidien pour ne pas éveiller trop de jalousie. Mais c’est pour lui une nécessité économique, une aide indispensable pour le travail aux champs et les tâches ménagères. Une logique qui va le conduire à épouser sa propre mère….
Mais les pratiques changent, désormais certains font la chasse aux « chats noirs», ces agresseurs qui se glissent la nuit dans la chambre d’une jeune fille pour la violer par surprise. Autrefois, la pratique ne choquait pas. Désormais les agresseurs comparaissent souvent devant des tribunaux populaires. Si l’accusé est reconnu coupable, il subit un châtiment collectif : 50 coups de bâton distribués par les plus “gros gaillards” du village.