GUATEMALA, SOUS LE CIEL DES MAYAS | France 5 | Les Routes de l'Impossible

Connu pour la beauté de ses volcans actifs, ses lacs aux eaux turquoise qui s’étendent à perte de vue et ses marchés aux milles couleurs, le Guatemala traverse aujourd’hui une crise économique sans fin, faisant du pays l’un des plus pauvres d’Amérique latine. Qu’elles soient urbaines ou rurales, toutes les populations sont touchées et s’en remettent à leur courage ou aux dieux mayas qu’elles vénèrent.

C’est le cas de Tomas, un chaman dont les pas sont guidés par ses ancêtres mayas. C’est justement pour marcher sur leurs traces qu’il part en pèlerinage avec Éric, son apprenti. Direction la cité Maya « El Mirador », l’une des plus anciennes et inaccessibles du continent. C’est un véritable chemin de croix qui attend le chaman et son apprenti. D’autant qu’ils devront faire leurs preuves auprès des dieux en fumant « le cigare des ancêtres », en trouvant une grotte au milieu de la jungle ou encore en traversant une rivière souterraine dans le noir le plus total… Mais Éric est prêt à tout affronter, tout supporter. Pour le jeune homme c’est le passage obligatoire pour devenir chaman.

Anthony, lui, a décidé de s’en remettre à son courage plutôt qu’aux esprits. « Les dieux, ce n’est pas eux qui vont ramener à manger ou des médicaments à ma famille ». À seulement 18 ans, ce grand gaillard à la tête de poupon veille seul sur sa mère et ses frères et sœurs depuis que leur père les a abandonnés. Pour gagner sa croûte, Anthony fait le taxi à bord d’un « tuktuk ». Mais dans ces zones urbaines, la concurrence est rude et il n’est pas simple de sortir son épingle du jeu… Alors pour y arriver, Anthony a décidé d’aller à contre-sens : désormais, ce sont les routes de montagne qu’il empruntera avec son « tuktuk ». Un pari audacieux car ces chemins sont dangereux et seuls les 4X4 s’y risquent habituellement. « Ma mère pleure avant chaque départ. Elle n’aime pas ce métier, mais je n’ai pas d’autre choix si on veut s’en sortir ».

Exercer un métier dangereux pour survivre, c’est aussi le quotidien d’Hugo. Fils et petit-fils de pêcheur, il n’a d’autre choix que de suivre la trace de ses aînés. Devenir chasseur de requins ! C’est illégal mais ça peut rapporter gros. Mais les accidents sont à la hauteur du salaire, nombreux et terribles ! Et puis il faut jouer au chat et à la souris avec les garde-côtes. « S’ils nous attrapent, c’est la prison assurée. Je n’ai pas envie de finir ma vie derrière les barreaux. Entre ça et les attaques de requins, je ne sais pas comment mon père a pu faire toute sa vie… ».

Ce métier, il ne l’exercera peut-être plus très longtemps. Les requins commencent à disparaitre, victimes de la surpêche et de la pollution. Chaque année s’échappe des rivières et fleuves du Guatemala 2% des plastiques qui polluent les océans ! Les images de ce Tsunami de plastique sont terrifiantes et pourtant sans ces poubelles, Axel, 12ans et Alfredo 7 ans, ne vivraient pas !

Les frères vivent avec leur mère sur une décharge. Après l’école, ils passent l’après-midi à ramasser bouteilles en plastique et ferraille qu’ils revendent aux recycleurs.

« L’odeur des ordures est très forte et quand ils les brûlent la fumée nous intoxique. Ça nous tuera si on reste ici trop longtemps ».

En face de leur décharge, se trouve la frontière, symbole de tous leurs espoirs… «  Tu vois la rive en face ? C’est le Mexique ! C’est là que commence le rêve américain. Je te promets qu’un jour, on vivra aux états unis »