THAILANDE-LAOS : LES PEUPLES DES MONTAGNES | France 5 | Les Routes de l'Impossible

Les pistes de la province de Tak font vite oublier la douceur des plages thaïlandaises. Durant la saison des pluies Anuwat voyage toujours avec des chaînes pour équiper les roues de son 4×4 dans les passages les plus périlleux. La vie est âpre dans les montagnes, le peuple Karen vit essentiellement de la culture du riz et du maïs, et les ressources de la forêt remplissent encore les étagères des chamanes.

D’autres doivent s’enfoncer au fond d’immenses grottes pour gagner de quoi vivre, sous les battements d’ailes de milliers de chauves-souris. Réfugiées des combats qui font rage dans le pays voisin, la Birmanie, les femmes-girafes elles tentent de survivre comme elles peuvent, quitte à se parer de faux-atours pour plaire aux touristes. Elles deviennent une attraction à part entière pour l’économie de certains parcs à éléphants.

Au Laos, Ham a bien du mal à hisser son vieux camion militaire sur les pistes infernales de la région de Kasi. Elles mènent à des champs de maïs surplombés d’étonnants pitons calcaires. Marchandises et passagers s’entassent dans sa remorque. Ici les paysans ont bien du mal à se remettre de l’interdiction de cultiver le pavot, ils gagnent désormais bien moins leur vie. Pour se soigner ou se nourrir, ils doivent faire au plus simple et au moins onéreux. Plantes médicinales, rats des champs et insectes grillés au feu de bois les aident à tenir le coup.

De prime abord, le fleuve Mékong, « la mère de toutes les eaux », étale toujours toute sa superbe. Mais son écosystème est bouleversé par les nombreux barrages qui entravent ses flots. Au Laos, les nappes phréatiques du village de Huay Pong sont à sec. Pour pallier au manque d’eau, Tham et son fils se sont reconvertis en porteurs d’eau. Ils parcourent les pistes avec des dizaines de bonbonnes en équilibre précaire sur leur petit engin.